J’aime la Villa de Noailles à Hyères!
Je la compare souvent à la maison des Maeght à Vence, mais je trouve qu’il y règne une atmosphère de fête.
Dans les années 1930, cette iconique villa méditerranéenne fut le théâtre de la création artistique tous azimuts. Aujourd’hui, sans trahir sa vocation originelle, la villa Noailles continue à abriter des projets expérimentaux et des festivals (Mode, Designe, Photographie, …).
Agrandie par de nombreuses extensions, jusqu’en 1933, par un architecte local Léon David, la villa Noailles totalise 1800 m², 60 pièces, 15 chambres de maîtres accompagnées de leurs salles de bains, une piscine, un squash, une salle de gymnastique.
Commandée en 1923 à l’architecte Robert Mallet-Stevens, par un couple de mécènes, Charles et Marie-Laure de Noailles, cette habitation privée illustrait un nouvel art de vivre développé par ses propriétaires. On y cultivait son esprit et son corps, au cœur de la nature. Dans son écrin de béton, elle mettait en scène les principes fondateurs du mouvement rationaliste : fonctionnalité, style épuré, luminosité, toiture terrasse, confort et hygiène. Pour l’imaginer, son créateur s’inspira des nouveaux préceptes de la Wiener Verkstätte (atelier viennois) et de la théorie de l’architecte Adolf Loos, auteur de l’ouvrage « Ornement et crime ». Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, depuis 1975, cette villa, longtemps abandonnée, a reçu les hommages des plus grands artistes, grâce à la passion unique de ses propriétaires pour toutes les formes d’art.
A l’intérieur, elle a abrité les créations des designers et artistes aujourd’hui passés à la postérité. A l’époque, les Noailles ont cru en ces jeunes loups : Marcel Breuer y a installé sa chaise Vassily, Pierre Chareau y a fabriqué spécialement un lit suspendu dans une chambre en plein air, sur la terrasse. Ses ferronneries escamotables étaient l’œuvre de Jean Prouvé. Tandis que l’aménagement de la chambre de Monsieur et du salon était confié à Pierre Chareau, celui de la chambre de Madame et de la salle à manger était confié à Djo-Bourgeois. La patte d’Eileen Gray était présente avec un tapis et une table. Les luminaires étaient signés Jean Perzel. Charlotte Perriand avait dessiné une table de jeu pliante. Les tissus de Sonia Delaunay et les toiles imprimées de Raoul Duffy habillaient l’espace, ponctué par les sculptures de Henri Laurens, Constantin Brancusi et Alberto Giacometti et les tableaux de Piet Mondrian ou Georges Braque.
A la villa Noailles, les plus grands artistes avaient leur chambre réservée ! Salvador Dali, Man Ray ou Francis Poulenc étaient des habitués. C’est ici que Jean Cocteau a tourné son premier film « Le Sang des Poètes », que Man Ray et Luis Bunel ont réalisé leur second opus « l’Age d’Or ». Aujourd’hui, la villa Noailles continue son action de mécénat. Depuis 1996, elle soutient les jeunes artistes en organisant des expositions temporaires et deux manifestations annuelles très importantes : Design Parade, un festival international de design, et un festival de mode et de photographie. Et dans une aile appelée « Petite Villa », quatre chambres et résidences d’artistes ont été aménagées par des designers au talent déjà reconnu, François Azambourg, Florence Doléac, David Dubois et Bless.
Lors de la visite, découvrez une vue magnifique sur les iles d’or et pensez à redescendre par le jardin de la villa, qui est un havre de paix et de douceur.
Site Internet: www.villanoailles-hyeres.com